Le mois dernier, j’ai du encaisser une nouvelle des plus brutales et faire face à une souffrance terrible. Une de celles qui vous prend aux tripes, vous anéantit et dont vous pensez ne jamais vous relever. Il y a presque un mois, ma meilleure amie décédait. Loin de moi l’idée de faire pleurer dans les chaumières… J’aimerais plutôt partager avec vous les quelques leçons positives que j’ai réussi à tirer de cette expérience.

Leçon n °1 : accueillons nos émotions

Choc, déni, colère, révolte, déception, culpabilité, tristesse… N’essayons pas de retenir ces émotions qui nous submergent, elles sont tout ce qu’il y a de plus normal. Nous avons besoin de les exprimer, de les verbaliser pour pouvoir les extérioriser. Sachons écouter notre corps ! Il nous parle en permanence et les émotions que nous gardons en nous ne tarderont pas à se manifester sous la forme de douleurs physiques. Il existe une relation entre nos émotions et les maladies (“le mal a dit”) que nous sommes susceptibles de développer. Le professeur Anne Ancelin Schützenberger, spécialiste en psychogénéalogie, explique très bien ce processus de somatisation dans son livre Ces enfants malades de leurs parents. En ce qui me concerne, j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps du matin au soir sans discontinuer pendant plus de 10 jours. Je ne savais même pas qu’il était possible de pleurer autant… Eh bien, ce n’est pas grave, pendant 10 jours, je n’ai rien fait ou presque parce que j’en étais incapable et le monde ne s’est pas arrêté de tourner pour autant.

Leçon n °2 : les vrais amis ne sont pas ceux que l’on croit

Vous pensez être en dessous de tout et ne pas pouvoir être plus malheureux ? Attendez, vous n’avez pas encore été déçus par quelques amis “proches”… Oui, vous savez ceux avec qui vous êtes aux petits soins quand ça ne va pas parce que leur vie à eux, elle est trop dure alors que vous, vous avez de la chance. C’est vrai, vous vivez dans le monde fabuleux de Mickey 365 jours par an, c’est bien connu. Et ils sont où, eux, quand vous avez besoin de soutien ? Aucune idée… Mais pas avec vous en tout cas ! Passées la déception et la tristesse, je peux vous dire que je me sens LIBEREEEE, DELIVREEEE – désolée, c’était trop tentant ! Grâce à cette épreuve, je ne confonds plus les gens qui sont autour de moi et ceux qui sont là pour moi. Heureusement, il y a aussi les vrais amis, égaux à eux-mêmes, qui ont toujours été là et vous ouvrent à nouveau leurs bras et vous prêtent une épaule compatissante pour pleurer. Et il y a les belles surprises, les personnes que vous connaissez depuis moins longtemps ou que vous voyez moins souvent mais qui vous témoignent leur affection par un appel ou un petit mot tout doux qui fait chaud au cœur. J’ai pris cela comme une fabuleuse opportunité de faire du tri dans ma vie !

Leçon n °3 : la vie est courte et imprévisible, carpe diem !

On a beau savoir que la vie n’est pas éternelle et c’est bien d’ailleurs ce qui lui confère toute sa magie, on a souvent l’impression d’avoir beaucoup de temps devant nous, comme si la mort n’arrivait qu’aux autres. Alors quand la grande faucheuse se manifeste, c’est aussi l’occasion de prises de conscience sur la façon dont nous menons notre vie et de réfléchir à ce que l’on souhaiterait améliorer quand celle-ci reprendra finalement son cours. C’est une toute nouvelle vision de la vie qui s’offre à nous. Après les émotions viennent les interrogations, les remises en question, les réflexions sur le sens profond de notre existence. Certaines choses auparavant motifs à querelles nous semblent finalement insignifiantes et nous ressentons le besoin de consacrer notre (précieux) temps à ce qui est essentiel à nos yeux. Cette année, pour mon anniversaire, je n’ai pas eu l’impression de prendre 1 mais plutôt 10 ans ou devrais-je dire gagner car c’est de maturité dont je vous parle ici. Un cadeau assez atypique pour lequel je n’avais pas assez de recul sur le moment pour en savourer pleinement les bienfaits… Ne remettons pas à demain les choses qui nous tiennent vraiment à cœur, vivons pleinement l’instant présent.

Leçon n °4 : on n’est plus forts que ce que l’on pense

Du haut de mes 34 ans, je suis certaine d’une chose, c’est que nous avons toujours beaucoup plus de ressources au fond de nous que ce que nous croyons. J’ai déjà pardonné l’impardonnable, trouvé le courage de sortir de ma zone de confort, survécu à plusieurs trahisons et non des moindres, pourtant je suis encore là…  Notre instinct de survie se manifeste tôt ou tard. Dans le cas d’une profonde souffrance, je n’ai jamais vu que 2 issues : sombrer dans la dépression ou essayer de passer à autre chose. Ce qui ne signifie pas oublier mais réussir, et ce, quel que soit l’objet de notre mal-être actuel, à vivre avec en paix. On apprend beaucoup sur soi dans ces moments de trouble, on se découvre des capacités insoupçonnées mais on apprivoise aussi nos limites. Je crois en la vie et continue à penser que le plus beau reste à venir et vous invite à redécouvrir tous les beaux témoignages dans la rubrique “Inspirations”.

Leçon n °5 : en souffrant nous apprenons la compassion

C’est un peu le message que nous font passer Vanessa Paradis et Benjamin Biolay dans “La chanson des vieux cons”. Avant d’avoir vraiment souffert, savons-nous seulement ce qu’est la vie ? Si elle était un long fleuve tranquille, comment pourrions-nous être sincèrement compatissants envers les personnes qui souffrent ? Nous ne pouvons prétendre comprendre réellement la douleur de quelqu’un tant que nous ne sommes pas passés par la même épreuve. On peut avoir de la peine pour une personne que l’on aime et qui est triste mais on ne peut pas la COMPRENDRE si nous n’avons pas vécu la même situation. Alors, évidemment de par nos histoires personnelles et les circonstances, nous ne vivons jamais exactement les mêmes choses mais en ayant connu des événements similaires, nous sommes spontanément plus à l’écoute et plus à même de trouver les mots qu’il faut. Et surtout, pour être passés par là, nous savons à quel point il est important d’avoir du soutien sous quelque forme que ce soit : une oreille attentive, une petite attention ou une attitude empathique et aimante apportent toutes un peu de joie et de réconfort.

Pour conclure

Perte d’un proche, rupture, maladie… Personne n’est épargné par la souffrance, elle fait partie de la vie. Pour garder son optimisme et sa joie de vivre dans ces moments-là, il faut y voir les enseignements plutôt que la fatalité. C’est dans la douleur que nous tirons aussi les leçons les plus importantes. Je ne sais pas si la lecture de cet article vous aura apporté un peu de réconfort mais de mon côté, ça m’a fait beaucoup de bien de partager cela avec vous et de tout mettre par écrit. Nous sommes sur Terre pour apprendre de nos expériences et évoluer, du moins c’est ce que je crois. Je refuse de croire que la vie soit juste absurde et pour illustrer mes propos, je reprendrai la citation de Melkisédech : « Ce que l’homme ne veut pas apprendre par la sagesse, il l’apprendra par la souffrance ». N’hésitez pas à me faire part des leçons que vous avez apprises de votre côté en commentaires.

12 Commentaires

  1. Je suis étonné de ne pas voir plus de commentaires ici, pourtant ton article méritait qu’on s’attarde dessus.
    Navré pour ton amie. Comme on dit la vie continue.
    Parfois c’est aussi un rappel comme quoi, on se doit par respect pour les disparus de continuer à vivre sa vie et d’en profiter et tes leçons l’expriment bien !
    Personnellement je dirais que la souffrance, la colère ou la révolte sont des énergies tout à fait explosives quand on arrive à les tourner positivement !
    Est-ce que t’as déjà ressenti ça ainsi ?

  2. Julie

    Merci Jordane. En fait, je dois dire que la colère et la révolte ne se sont pas vraiment installées chez moi, c’est surtout la tristesse qui ne me quitte pas. Elle est encore là aujourd’hui, mais j’essaye vraiment de me focaliser sur toutes les choses positives que cette douloureuse expérience m’a apportées. Si je pouvais voir mon amie une dernière fois, je la serrerais dans mes bras et lui dirais MERCI pour ce qu’elle m’a appris en partant <3

  3. Coucou ma Julie,

    je suis vraiment déçue que tu n’aies pas parlé de “chier des paillettes” tellement ta vie est belle aux yeux des autres dans la 2ème leçon… D’autant que cela correspondait si bien à ton allusion à Reine des Neiges (ben oui elle chie forcément des paillettes Reine des Neiges, des paillettes bleues canard WC pour désinfecter du même coup son trône). Mouhaha!!
    j’ai trop aimé cette expression!!

    Bon trêves de blague pourrie je dois dire que cet article reflète si bien la Julie que j’ai vu samedi, si forte et si zen à la fois… vidée de ses déceptions envers certains et tellement libre et “pleine d’espace” pour du beau, du bon, du neuf et du sincère… Tu me pardonneras l’expression mais je ne sais pas comment le décrire autrement!
    Évidemment je suis peinée pour ton épreuve si violente de ce début d’année… mais si admirative de la façon dont tu as rebondi avec grâce, courage et noblesse!
    Je suis d’accord avec toutes les belles leçons que tu décris:
    – Libérons les sentiments considérés comme négatifs et qu’on refoule dans nos sociétés aseptisées!
    – Délivrons-nous des vampires égocentriques!
    – Savourons la vie comme si il n’y avait pas de lendemain (c’est peut-être la cas -bon on va quand même faire la vidange à Speedy au cas où?)
    – Arrêtons de nous saboter parce qu’on se croit pas assez prêt/bon/légitime/éduqué… Amusons-nous!
    – Mettons-nous dans les baskets du voisin avant de juger.

    Plein de belles pensées, de bisous lumineux et longue vie à “Être Optimiste”!!!

  4. Julie

    Merci Manue pour ton commentaire, je réserve mes belles expressions fleuries et imagées pour les intimes 😉 Très juste ta ligne “Arrêtons de nous saboter parce qu’on se croit pas assez prêt/bon/légitime/éduqué… Amusons-nous!”, j’ajouterais “Ayons confiance en nous!”. Je ne sais pas si j’ai “rebondi avec grâce, courage et noblesse” mais tes mots me touchent beaucoup en tout cas. Pour le reste, je laisse le karma s’occuper des vampires égocentriques… J’ai mieux à faire de mon énergie, surtout que je consomme pour deux maintenant 🙂

  5. demianow tony

    Coucou ju. Ton article reflète totalement ton état d esprit et ta joie de vivre. On ne peut que prendre bonne note de tout ça afin de voir les jours meilleurs devant nous. La perte d un ou d une proche c est très dur, j ai connu ça pour une amie quand j avais 20 ans, cela m avait beaucoup affecte. Tu arrive a te relever qu a travers les personnes qui t entourent.
    Après mon opération du coeur j ai enfin vu qui était présent auprès de moi et cela reste dans ma mémoire pour ma positive attitude. Tu reste optimiste dans ses moments la pour mieux avancer. Quand je vois tes posts cela me donne vraiment du baume au coeur car ça me touche la ou il faut. Tu ne peux que te servir de tout ça pour avancer comme tu le fais. Continues comme, reste la personne que tu es et ne change rien et tu verras que tes vrais amis seront toujours présents pour toi.
    très souvent je viens me ressourcer sur ton blog pour me booster et garder mon optimisme dans mes moments délicats.
    Tony

  6. Kikoo Julie,

    Oui je connais trop bien cet état d’esprit quand on perds un être cher. Oui la vie continue… !
    Mais c’est tellement simple à dire et difficile à faire !!

    Ça prendra du temps, mais prends ce temps pour penser à toi, ta famille, tes projets…

    Tu es une battante, on s’en passerait mais c’est ces épreuves dans la vie, qui te rendrons encore plus forte.

    Le tri dans mes pseudos amis, je l’ai déjà fais 2 fois en 3 ans, à ma séparation et quand j’ai perdu mon père… On s’en passerait bien mais ces tris sont indispensable !

    Pense à ton amie, et peut être que tu auras la chance comme moi de la revoir dans l’un de tes rêves, ça chamboule beaucoup au réveil mais ça fait énormément du bien !

    bizzzz miss

  7. Julie

    Merci Nadège et Tony pour vos commentaires. Je sais que vous avez traversé tous les deux des épreuves très difficiles et je suis sincèrement très admirative de votre parcours. Je vous remercie d’avoir été là pour moi et vous non plus ne changez rien, vous êtes des battants avec un cœur gros comme ça. Plein de bisous.

  8. bonjour, pour ma part je dirais que la souffrance n’apprends pas que la compassion mais également la modestie, la tolérance et l’humilité… Et à un certain degré une certaine sagesse.
    J’ai vécu la souffrance dès mon plus jeune âge par l’abandon, la trahison et les déceptions… J’ai été tourmentée et révoltée durant des années… Des années où j’ai coexisté avec un immense vide à l’intérieur de moi … Jusqu’au jour où suite un grave chagrin d’amour, j’ai eu comme une révélation : je ne voulais plus de ce vide, de cette tristesse qui m’engluais . C’est comme ça que j’ai changé mon regard sur le monde et surtout sur moi .. J’avais 27 ans, j’en ai 44 aujourd’hui, la vie me confronte toujours comme tout le monde mais j’ai trouvé mes armes par la méditation, appris à vivre l’instant présent, profité des gens que j’aime, j’exploite mon sens de la dérision et surtout je m’autorise à vivre mes émotions quelles qu’elles soient . Car la tolérance est comme la charité bien ordonnée : elle commence par soi même 😉
    Continue de te battre Julie pour ce que tu crois , d’écrire pour guérir car les mots (maux? ) que tu partages sont autant de baume pour celui qui te lis et se reconnaît 😉

  9. Bonjour Sonia et merci pour ce commentaire. Je me retrouve assez dans ton histoire et dans ton ressenti. Peu importe quand intervient la prise de conscience et suite à quel événement mais c’est ensuite comme une renaissance, une façon de voir la vie avec des yeux tout neufs. ca ne se fait pas instantanément non plus mais on peut tous changer si on en a vraiment envie 🙂

  10. Nathalie

    Bon ben ça y est, tu as réussi à me faire pleurer… Lire tes mots m’ont fait ressortir toute la souffrance que j’ai ressenti quand j’ai perdu 3 personnes de la famille la même année… Les personnes qu’on aime nous manquent toujours mais il faut surmonter cette douleur pour avancer, pour les personnes qui sont encore là.
    Par contre, la souffrance n’apprend pas que l’humilité et la compassion… Elle peut se transformer en colère, en haine et en violence, malheureusement dans des contextes beaucoup plus tragiques.
    En tout cas, merci pour ces mots Julie et bon courage pour la suite !

  11. Claudine FOUQUE

    Merci Julie, pour ce magnifique témoignage, j’ai vécu aussi un drame dans ma vie, et dernièrement le départ non annoncé de mon compagnon, j’ai cru que je n’allais pas m’en remettre, je me retrouve bien dans ce que tu détailles, envie de mourir, pleurer jour et nuit, ne plus manger, ne plus dormir, aller travailler comme un zombi, et puis après toutes ces étapes, on finit par se relever et se dire qu’en face de cette rupture aussi douloureuse soit elle il y a la vie, et qu’elle vaut la peine d’être vécue puisqu’on a fait le choix de cette incarnation.
    Je suis vraiment heureuse d’avoir décidé de faire le défi des 30 jours pour positiver, car ça m’aide à prendre de la hauteur et voir la vie autrement
    Merci Julie

  12. Coucou Claudine, je suis sincèrement ravie si mon défi de 30 jours te fait du bien. Oui, je crois que toutes les expériences de vie sont là pour nous faire évoluer. Bien sûr, certaines sont plus difficiles que d’autres à surmonter, mais on en ressort toujours grandis. Je te souhaite plein de courage 🙂 Tu sais que tu peux aussi t’exprimer librement dans le groupe Facebook si tu en ressens le besoin. A très bientôt !

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