Emmanuelle est super-active depuis ses 20 ans. C’est également la maman comblée de 2 adorables petits bouts dont elle s’occupe à plein temps depuis 2 ans. Si elle le vit bien aujourd’hui, ça n’a pas toujours été facile pour elle de rester positive durant son congé parental. Elle nous raconte son expérience.

Rester positive en congé parental : le témoignage d’Emmanuelle

“Ayant toujours travaillé en horaires décalés 7 jours sur 7, l’arrivée de mes bébous a signé pour moi le début de mes congés parentaux. Comme beaucoup de mamans hyper-actives, j’ai mal vécu cette transition, ce « non-statut » social, la perte de ma « place » dans la vie, cette place que j’occupais avec confiance et assurance depuis des années. Cela reste tabou mais le retour au foyer n’est pas vécu de façon sereine par la plupart des mamans. C’est souvent un choix par défaut, subi, qui culpabilise d’autant plus que les collègues ou proches qui travaillent vous considèrent comme super chanceuse de rester à la maison… Sauf que rester à la maison à s’occuper 24h sur 24 de ses enfants n’a rien de tranquille. Vous êtes implicitement responsable de tout ce qui se passe à la maison pendant que l’homme sort faire bouillir la marmite. Toutes ces tâches ultra-gratifiantes : ménage, vaisselle, lessives… sont une torture chinoise car la maison est TOUJOURS en bazar!

Rester positive pendant son congé parental – Témoignage Emmanuelle

Au début,j’ai ressenti de l’injustice. On me « volait » ma vie d’avant, mon identité de femme active. Je me sentais vidée, inutile, à la merci de ces 2 petits bonhommes qui me prenaient pour leur esclave. Et puis j’ai réagi, bien qu’il me faille encore et toujours des réajustements : j’ai savouré l’instant présent, les câlins du matin, le bonheur de regarder le cuissot de ma puce s’enrouler dans les draps près de moi, le sourire de mon petitou quand on fait des crabouillages, nos mercredis à la piscine, rester près d’eux sans restriction lorsqu’ils sont malades… Me dire qu’il me reste encore des années à travailler (on a bien le temps !), me rappeler comment je courais lorsque j’avais repris le travail après le 1er, le crève-cœur de devoir laisser ceux que j’aime pour aller au boulot par un beau WE ensoleillé… Désormais, je sais où est ma place à ce moment précis de ma vie, je reconnais que la vie est cyclique et que rien ne dure, qu’il faut profiter de l’instant présent. C’est de là que vient mon optimisme !

Citation Emmanuelle – Témoignage rester positive pendant son congé parental

Mon congé parental a changé ma philosophie de vie. Il m’a ouvert les yeux sur mes véritables buts, sur ce qui me comble. Maintenant je fais facilement ce travail sur moi quand je vois la vie en gris pour tourner la page en rose. Je me connais mieux. Je sais que ça « passe », que la vie et le moral sont faits de cycles. J’ai développé mes passions pour combler ce manque d’activité. Aujourd’hui, je sais que je pourrais faire le travail le plus débile du monde sans sourciller car mon bonheur est ailleurs et multiple ! L’optimisme est très souvent un CHOIX, on décide de voir le verre à moitié plein, on fait la somme des chances que l’on a, objectivement et honnêtement. On décide d’ôter sa coquille de Caliméro pour avancer. J’ai appris à faire les choix qui me correspondent et à les assumer. Chacun possède une juste place à un moment précis, qui ne sera pas la même dans 5 ou 10 ans et qui n’est pas la même qu’il y a 5 ou 10 ans en arrière. Le tout est d’accepter cette place, la savourer, ne pas regretter la précédente et ne pas languir la suivante. Tout vient à point… A qui fait confiance à l’Univers ! Il faut évaluer sa part de responsabilité dans ce qui nous arrive, faire des choix en conséquence et les assumer. Oui, tu as le droit de râler, de ronchonner, de trouver la vie injuste (elle l’est), mais dès que tu peux, choisis d’être optimiste ! »

Témoignage Emmanuelle – Positive pendant son congé parental

5 Commentaires

  1. Un sujet dont on parle assez peu et pourtant Emmanuelle est loin d’être un cas isolé ! Non, ce n’est pas toujours valorisant d’être maman au foyer, on peut avoir le sentiment d’être « bonne à rien », de tourner en rond, d’être seule et étouffée par le quotidien. A cela peut s’ajouter la culpabilité, l’impression d’être une « mauvaise mère » parce qu’on n’est pas totalement épanouie au seul contact de notre chère progéniture. Si vous êtes dans ce cas, n’hésitez pas à en parler avec d’autres mamans, ça fait du bien et ça permet de relativiser ! Non, vous n’êtes pas seules, vous n’êtes pas des monstres et ne minimisez pas non plus votre mal-être car 10 à 20 % des femmes vivent une réelle dépression après la naissance de leur enfant. Sans compter que pendant les 9 mois précédents l’arrivée de bébé, les hormones ne nous épargnent pas… Merci Emmanuelle d’avoir abordé ce sujet. Un témoignage qui, j’en suis sûre, parlera à beaucoup de mères 🙂

  2. Marchèse

    Merci pour ce beau témoignage, d’une grande sensibilité qui parlera à beaucoup de femmes. Un bel exemple d’optimisme! Bonne continuation…

  3. C’est avec plaisir que je relis ton article aujourd’hui alors que je suis en congé parental. Il m’a fait beaucoup de bien les fois où j’ai douté et me suis sentie inutile. On se dévalorise car on ne se rend pas compte de la qualité de vie qu’on apporte à notre famille ! Etre femme au foyer n’est pas une régression par rapport aux droits des femmes (parce que dans le genre culpabilisant, j’ai entendu : “Pourquoi on s’est battues si c’est pour que les femmes retournent au foyer?”, je ne citerai pas la source, si elle me lit peut-être qu’elle se reconnaîtra). La grosse différence, c’est que j’ai CHOISI de m’occuper de mon bébé, de profiter de ces moments qui sont uniques et dont je n’ai pas profité avec ma 1ère fille trop occupée à me démener corps et âme pour un patron qui ne m’a jamais témoigné une once de reconnaissance. C’est pour ça que vous vous êtes battues, pour qu’on soit libres de faire ce choix-là aujourd’hui. Merci Emmanuelle pour ton témoignage.

  4. Merci pour ton message! Tu imagines bien que maintenant, vu ma situation de santé, je ne regrette pas une seule (mais pas un seul micron de millième) de seconde d’avoir choisi de prendre ces congés parentaux!
    Chaque situation est différente et aucune maman ne peut juger l’autre, tout dépend de l’âge, du travail effectué, des horaires, du salaire, de l’aide de la famille, du mode de garde…. tellement de facteurs qui viennent influencer cette décision! Je peux seulement dire que j’ai entendu des mamans se plaindre de n’avoir pas pris le temps d’être plus présente pendant les jeunes années de leur enfant… mais jamais une seule ne m’a dit “rhooo j’aurais du bosser davantage à cette époque!” 😉

  5. Oui, bien sûr chaque femme et chaque situation est différente ! Entièrement d’accord avec toi. En fonction de l’âge et du vécu, nos attentes peuvent changer aussi, ça a été le cas pour moi en tout cas.

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