Nadège, maman solo d’une petite fille de 6 ans, a toujours le sourire. Pourtant depuis 2012, elle a traversé plusieurs épreuves. Après une rupture pour le moins compliquée avec son compagnon, elle doit faire face l’année suivante au décès de son père. Difficile de faire son deuil et de relever la tête après la perte d’un être cher… Nadège nous raconte aujourd’hui comment son éternelle joie de vivre lui a permis de rester optimiste après le décès de son papa.

Je n’oublierai jamais ce 12 décembre 2013…

Le 12 décembre 2013 à 2h30 du matin, je reçois un appel du chef de service du CHU de Montpellier m’informant que l’état de santé de mon père nécessite qu’il soit placé en coma artificiel. J’ai 1 heure pour décider si je souhaite qu’il soit réanimé ou non si son cœur s’arrête… Je ne peux pas prendre cette décision seule. Je contacte immédiatement mon frère, ma mère ainsi que ma meilleure amie. Nous sommes tous d’accord : nous ne souhaitons pas qu’il soit réanimé. A 3h45, je rappelle donc le chef du service. Il me demande de venir le plus rapidement possible pour être à ses côtés avant qu’il ne parte, puis il coupe la conversation en me disant que mon père revient d’un scanner… Un scanner, mais pourquoi ? Il faut que j’aille le rejoindre… J’emmène ma fille chez ma mère et file à l’hôpital.

Nadège - Rester optimiste après le décès d'un proche

A la douleur du décès s’ajoute celle de l’enquête

A 5h du matin, j’arrive enfin aux urgences. Je veux des explications pour le scanner, on me parle d’une chute. Il y a 10 ans, il a eu un grave accident vasculaire cérébral qui a entraîné une hémiplégie (paralysie d’une partie du corps) et il avait été placé dans un centre médicalisé spécialisé en 2008. Dernièrement, son état avait empiré au point qu’il ne quittait plus son lit… Comment avait-il pu tomber ? Mon papa décède à 8h et le médecin souhaite procéder à une autopsie. J’apprendrai ensuite par la gendarmerie qu’il a chuté lors d’un transfert de son fauteuil à son lit et que les personnes responsables ont avoué avoir caché cette erreur. S’ensuivront un dépôt de plainte, une enquête, l’enterrement et la solitude… Dans ces moments, même si on est forte, on a besoin de soutien familial et je n’en ai pas eu. Je suis passée par le doute, le désarroi, la tristesse, puis la colère. Colère de voir l’enquête stagner, de savoir que des informations avaient été dissimulées. Mon père était dans un centre médicalisé, entouré de médecins qui étaient censés le suivre !

Citation Nadège – Témoignage rester optimiste après le décès d'un proche

perdre mon père m’a ouvert les yeux

Sans optimisme je n’aurais jamais été capable de surmonter cette épreuve. Je serais peut-être dépressive en train de pleurer sur mon sort, mais ce n’est pas dans mon tempérament. Je me lève le matin pour ma fille, c’est mon rayon de soleil, ma raison de vivre ! Perdre son père est très dur, mais la vie continue. La grande leçon que je retire de toute cette histoire c’est que quoi qu’il arrive il faut relever la tête, s’isoler si besoin mais continuer à faire ce qu’on aime et foncer ! J’ai appris à être seule, chose rare pour une personne sociable comme moi. J’ai ouvert les yeux sur mes relations amicales et familiales et je remercie d’ailleurs énormément ma meilleure amie pour son soutien, et ce, malgré la distance. J’ai appris à penser à moi, à devenir égoïste, pour moi et pour ma fille.

Rester optimiste après le décès d'un proche - Témoignage de Nadège

11 Commentaires

  1. Ce témoignage est particulier car je connais bien Nadège. Croyez-moi, elle en a du courage car vous ne savez pas tout ! Courage encore ma Nadège, je sais que tout n’est pas fini mais surtout ne change pas, tu es une belle personne et pour ma part, je suis franchement admirative 🙂

  2. Tous les jours je pense au chemin que tu as parcouru seule avec de nombreux obstacles et des murs à franchir. Oui avec beaucoup de doutes et d’incertitudes. Mais tu es encore bien debout et tu as su te relever à chaque fois. Je crois en toi et tu le sais, je suis super fière de toi et d’être ta meilleure amie, et je serais toujours la. La distance, les moments difficiles ne pourront pas se mettre en travers de cette amitié, forte et remplie de complicité, car je l’avoue qu’ il faut des fois te gronder et te menacer de t’en coller une de temps en temps lol!! C’est ce qui fait de toi ce que tu es et je te remercie d’être toi. Pour rien au monde j’echangerais ma place de meilleure amie pour tout ce que tu m’apportes en montant que quoi qu’il arrive la vie continue et qu’il faut rester optimiste.
    Reste comme tu es ma boulette tu es géniale et je t’adore.
    Pas besoin de dire encore une fois que je serais toujours la.
    Sandra

  3. Bravo Nadége, je viens de lire ton témoignage est je vois que l’opinion que j’avais de toi été juste, tu es une vraie battante, et je te fais confiance, tu sauras continuer à gérer ta vie. mais rassure toi, la roue tourne , avec le temps le chagrin s’adouci et se transforme il ne reste que les bons moments passés avec ton papa et puis il sera toujours dans ton coeur. tu as une fille et elle te donne la force de lutter et tu as aussi des amies auxquelles tu peux parler. bravo et courage. christiane

  4. FOURNIER

    Bonjour Nadège, je viens de lire un morceau de ta vie.Je suis de tout cœur avec toi.J’aurais voulu être prés de toi mais tu es très courageuse. Je te souhaite beaucoup de bonheur tu le mérites. Je t’embrasse très fort (un admirateur) Thierry

  5. J’ai perdu mon père il y a 2 ans et demi et il me manque toujours autant..Merci pour votre témoignage si positif…

  6. Moi-même, je ne le savais pas quand je publiais le témoignage de Nadège en août 2014, mais 4 mois après j’allais apprendre que j’étais enceinte et le mois suivant perdre brutalement ma meilleure amie d’une rupture d’anévrisme… Vivre une grossesse et un deuil en même temps et une expérience que je ne souhaite à personne et dont je ne me suis pas encore tout à fait remise même si j’essaye d’être positive et d’aller de l’avant ! Courage à tous ceux qui ont perdu quelqu’un de cher, je sais à quel point c’est difficile. Les circonstances, l’état d’esprit, l’entourage jouent beaucoup. Comme Nadège, j’ai fait du tri dans mes relations !

  7. Oh oui avec les épreuves de la vie qui ont suivi avant et après son départ précipité, je n’ai pas perdu mon optimisme ni ma force, j’ai juste été déçue, j’ai appris a ne compter que sur moi et de ne plus courir après les gens car les belles paroles c’est bien mais les actes c’est mieux. Mon cercle amical est beaucoup plus restreint maintenant, j’ai trié mes “amis” a chaque moment douloureux car si les personnes ne sont pas la dans les mauvais moments, pourquoi leur faire partager les bons moments !!

  8. Je suis assez d’accord avec toi à ce niveau-là… Je n’éprouve rien de négatif envers ces personnes qui se prétendaient être mes amis mais la vie est courte, le temps est précieux et maintenant je souhaite autant que possible le consacrer à des personnes sincères.

  9. Katia Méniel

    Bonjour, j’ai laissé un bout de témoignage sur Facebook suite à votre publication. Je crois que tous, si nous cherchons bien au plus profond de nous, si nous acceptons d’intégrer l’idée que NOTRE vie à nous ne sera plus la même mais qu’elle continue, parce que nous avons cette chance d’être encore là, alors nous pouvons tous trouver les ressources nécessaires pour être optimiste. Mon fils est né sans vie, ma mère est partie brutalement 2 ans après alors que nous étions fâchée depuis 5 mois à cause de choses qui engendraient de lourds secrets à porter, notamment vis à vis de mon papa. Et bien certes, pendant un an j’ai dû être suivie, avec ma fille, car c’était trop dur, trop injuste et la tristesse et la colère m’empêchaient d’y voir clair. Malgré une formation d’éducatrice de jeune enfants, comprenant des UF de psycho de l’enfant, j’étais incapable de gérer et mon deuil et d’expliquer la situation à ma fille. Puis, après quelques temps, he me suis rendue compte que toutes ces épreuves m’avait rapprochée de mon papa, les secrets avaient enfin pu être levés et le lourd poids de la culpabilité s’est envolé. J’écrivais des histoires pour enfants, car en plus, il y a un autre deuil que j’ai dû faire celui de lon travail avec les enfants, à cause d’un handicap. Et ce n’est qu’une partie infime de tout ce que la vie m’a mis de claques ! Bref, nous devions revendre la voiture que nous avions achetée, pour 4. J’ai eu du mal. Mais un jour, cette voiture nous a fait un vilain coup. Tomber en panne la veille du départ en vacances, ces vacances qui devaient nous permettre de souffler un peu, enfin. Pièce en rupture de stock, la totale. Une fois réparée, je n’avais pas le coeur à avoir d’autres soucis avec un véhicule qui devenait un gouffre financier. Alors, nous sommes allés acheter une voiture plus petite. Et sur le parking, il y avait des coquelicots. Pour faire patienter ma fille, le temps que mon marie fasse les démarches, je lui ai raconté une chose que j’avais complètement occultée avec la colère que j’avais contre maman. Elle et moi, quand j’étais enfant, nous faisions des poupées de coquelicot. De là, j’ai transmis de jolis souvenirs que j’avais avec sa mamie, à ma fille. Tout m’est revenu ! Et tout cela m’a inspiré une très jolie et poétique histoire qui, par le hasard d’une rencontre est arrivée entre les mains d’une éditrice et est aujourd’hui un vrai livre. Sans toutes ces épreuves, je ne serai pas aujourd’hui une vraie auteure, mon rêve d’enfant auquel j’étais accroché. Quant à mon bébé, Tristan, c’est un joli papillon qui a aussi son petit hommage dans mon livre, car depuis qu’il a rejoint les anges, je suis régulièrement visitée par un papillon au moments importants de ma vie. Il existe même une variété de papillon, découverte par ma fille dans un livre, qui s’appelle le Tristan ! J’aurais tant de choses à dire encore sur ces apparitions dont je vous parle mais ce serait long ! Toujours est-il que j’ai manqué d’outils pour parler du deuil à ma fille et je souhaite vraiment que mon livre puisse aider beaucoup de personnes. Après tout ça, je ne peux qu’être positive, non ? Vous aussi, à qui il arrive malheur, cherchez, je suis sure que vous trouverez des choses positives, une rencontre peut-être qui n’aurait pas eu lieu autrement par exemple. Vous ne savez pas tout de ce qui mna frappée mais ceux qui me connaissent me demandent parfois comment je suis encore debout. Parce qu’avec un moral comme le mien, même si il est parfois moins bon, je rebondis toujours et je vous souhaite sincèrement de parvenir vous aussi à cela !

  10. Merci Katia pour votre commentaire, presque un témoignage à lui tout seul. Il y a toujours du positif à tirer de toute situation. Il faut juste réussir à gérer ses émotions (ce n’est pas facile dans ces cas-là car elles nous submergent) et apprendre à vivre avec le manque… Très mignonne cette anecdote du papillon 🙂

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