Divorces et séparations de plus en plus fréquents, partage de biens, éducation des enfants, diversification des familles : autorité parentale conjointe, statut de beaux-parents, homoparentalité, concubinage, PACS… La famille ne cesse d’évoluer. Et la vie familiale peut être la source de petits ou gros désaccords au quotidien. En tant qu’outil de gestion de conflits, la médiation familiale permet d’aider les familles à avancer positivement. Mais, de nos jours, elle est encore peu ou mal connue ! Voici quelques éléments pour vous permettre de mieux l’appréhender.
La médiation familiale : pour qui ? Pourquoi ?
Le médiateur familial peut intervenir dans absolument toutes les situations qui parasitent les relations familiales. Les plus fréquentes sont les séparations parentales et les disputes dans la famille (grands-parents, frères, sœurs, adolescents…). Le médiateur ou la médiatrice accompagne les personnes de la famille pour qu’elles puissent trouver leurs propres solutions et les aide aussi à restaurer une communication plus positive. Venir en médiation évite de se laisser entraîner dans la spirale du conflit et dans certains cas, de passer et repasser devant un juge.
Quelques exemples d’applications :
Je dois donner une pension à mon ex pour notre fils, quel montant devons-nous fixer ?
Ma sœur veut placer notre mère en EHPAD, mais je ne suis pas d’accord !
Mon ex ne veut pas de résidence alternée, moi oui !
Mon fils de 18 ans ne me parle plus, je ne sais plus quoi faire !
Nous voulons divorcer, mais nous ne sommes pas d’accord sur tout.…
Comment se passe une médiation familiale ?
Le médiateur familial intervient suite à la demande d’un juge aux affaires familiales. Vous pouvez aussi venir spontanément. Il suffit de contacter une association de médiation familiale ou un médiateur en libéral. Un rendez-vous d’information (souvent gratuit) est proposé. Si une médiation est envisagée, un nouveau rendez-vous d’1h30 à 2h sera fixé. Le coût de la séance est calculé en fonction de vos revenus. Un barème CNAF est appliqué pour les associations conventionnées par la CAF (à partir de 2 euros la séance pour les personnes au RSA). Pendant l’entretien, le médiateur pose un cadre d’écoute et de bienveillance, afin que chacun puisse exposer la situation, donner ses ressentis, expliciter ses besoins, proposer ses solutions en toute confidentialité. Il se positionne comme un tiers impartial accompagnant l’une et l’autre personne en conflit. Plusieurs séances peuvent être proposées. La fréquence dépend des besoins de chacun. A la fin du processus de médiation, les accords peuvent être écrits ou juste verbalisés.
La médiation familiale, est-ce vraiment utile ?
La médiation n’est évidemment pas magique ! Le plus difficile consiste bien souvent à faire venir l’autre. Le médiateur familial peut ensuite vous aider à trouver les mots. Une fois commencée, la médiation familiale aboutit généralement sur une amélioration de la situation. Mais, n’oubliez pas que le temps est extrêmement important en médiation. Les émotions sont très présentes. Parfois, il faut digérer ce qui est dit et entendu… Le conflit peut alors être perçu de façon positive et le travailler permet de comprendre vos vrais besoins. Ne pas rester avec un «truc en travers de la gorge», se dire ce que l’on a vraiment sur le cœur, ne pas «se faire des films»… Il est quelquefois bien difficile de dire les choses. Le médiateur est justement là pour vous accompagner dans cette verbalisation.
Quelques livres pour aller plus loin
Guide de la médiation familiale étape par étape de Pierrette Aufiere et Annie Babu
La médiation familiale de Sabrina de Dinechin
Re-créer les liens familiaux de Michèle Savourey
Se séparer sans se déchirer de Jocelyne Dahan et Evangeline de Schonen
Pour conclure
Oui, un conflit peut être résolu de façon positive ! La médiation familiale permet aux personnes de rester actrices de leur situation et de trouver des solutions pérennes adaptées aux besoins de chacun. Donc si vous vous sentez englués dans un conflit familial, n’hésitez plus : le médiateur familial est formé pour vous accompagner. La vie de famille apporte tellement de bonheur : profitez-en ☺
Pour la petite histoire
La médiation familiale n’est pas toute jeune ! Venue des Etats-Unis, c’est à la suite d’un colloque présentant ce nouvel outil, que plusieurs professionnels (avocats, conseillers conjuguaux, psychologues, travailleurs sociaux) ont décidé d’aller se former au Québec. Elle a ensuite été introduite en France dans les années 90.
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Pauline Brochier-Grosse
Médiatrice familiale et formatrice, Pauline Brochier-Grosse travaille au sein de plusieurs associations. Elle propose des formations autour du conflit, anime des séances d’analyse des pratiques professionnelles et groupes de paroles.
4 Commentaires
Bonjour, n’hésitez pas à laisser des commentaires, poser vos questions!
Moi, je me demandais combien de temps il faut compter en général avant d’obtenir une amélioration ? Je sais bien que toutes les situations sont différentes, que ça dépend des personnes et du type de conflits évidemment, mais si si on exclue les « cas particuliers », si tu devais donner une moyenne, tu rencontres les mêmes personnes combien de fois à peu près ?
Merci Julie pour ta question. En effet, cela dépend de la situation. Plus le conflit est englué, plus ce sera long à travailler
J’aurai envie de dire que la moyenne se situe autour de 4 entretiens.
Le premier entretien permet de vraiment poser les choses, le second et le troisième de travailler sur des détails concrets de la vie quotidienne ( résidence des enfants, éducation, financier, patrimoine..) puis le dernier engage les personnes à poser des accords sur tous ce qui a été travaillé.
Le temps est très important car entre chaque entretien le délai de 10 à 20 jours (toujours une moyenne!) permet de prendre le temps de digérer, de réfléchir, de tester certaines choses, de prendre du recul sur la situation.
Dans tous les cas les personnes peuvent également revenir 6 mois, voir un an plus tard pour reposer certains détails de leur organisation 😉
Merci pour ces précisions 🙂