A 33 ans, Tony est un mari et papa comblé, cuisinier passionné par son métier et reconnu dans sa profession. Pourtant, tout va basculer pour lui début 2013. Opéré en urgence pour un problème cardiaque, il est alors victime d’une erreur médicale. Il contracte un staphylocoque doré durant son intervention chirurgicale. Il nous raconte aujourd’hui comment il parvient à rester optimiste après cette erreur médicale qui a bouleversé son quotidien.
En 2013, ma vie s’écroule comme un château de cartes
Le 22 février 2013, je me rends chez un cardiologue sur prescription immédiate de mon médecin. Ma tension artérielle est supérieure à 20 et j’ai compris à ses yeux que la situation était compliquée. Le rendez-vous me confirme mon ressenti. Je dois subir au plus vite une opération à cœur ouvert afin de changer ma valve aortique en valve mécanique. A partir de là, tout s’est écroulé comme un château de cartes… Le 12 avril 2013, mon opération ne se passe pas comme prévu. 9 heures d’intervention chirurgicale au lieu des 3 à 4 heures annoncées et un accident vasculaire cérébral. Le 7 mai 2013, je retourne au bloc opératoire pour un épanchement péricardite. Mon cœur est en train d’étouffer à cause de la formation d’une poche de sang. Après une période en rééducation cardiaque, je rentre enfin chez moi avec les soucis de mon entreprise à gérer et sans trop réaliser tout ce qui venait de m’arriver.
J’ai contracté un staphylocoque doré durant l’opération !
Ne sentant toujours pas les bénéfices de mon opération, je suis retourné à la rentrée voir mon cardiologue. Il m’a fait entrer d’urgence à l’hôpital. Ma valve fuyait à cause d’un staphylocoque doré contracté durant l’opération ! Une longue période d’hospitalisation avec des antibiotiques en perfusion constante ne donneront pas grand-chose… J’ai aujourd’hui une fuite aortique au grade 2 (j’étais au grade 4 avant ma 1ère opération). A ce moment-là, c’est très dur d’accepter que toutes les épreuves que je viens de traverser n’ont servi à rien. Mais, même après 2 AVC et 4 arrêts cardiaques, je ne veux pas baisser les bras ! Avec les souffrances quotidiennes, j’avoue que des idées noires m’ont déjà effleuré l’esprit, mais je suis quelqu’un de très optimiste et je crois en la vie. Je vis actuellement avec une endocardite infectieuse et une nouvelle intervention que je refuse pour l’instant est nécessaire…
Cet accident médical a changé ma vision de la vie
Cette erreur médicale est à l’origine de tous mes soucis, mais l’erreur est humaine. J’en ai beaucoup voulu à mon chirurgien jusqu’au jour où j’ai compris que ma colère cesserait quand j’arriverai à lui pardonner. Ce fut le cas. J’évite de regarder derrière moi. Accepter ce qui nous arrive en restant positifs et optimistes nous fait avancer plus vite. Me sentir entouré par mes proches m’a donné envie de me battre pour eux. C’est une épreuve très difficile, mais surmontable. Elle m’a aussi appris que les valeurs de la vie n’étaient pas celles que je pensais. J’allais toujours chercher ailleurs le bonheur alors qu’il était juste devant moi. Nous n’avons pas plus belle richesse que la santé. Avant mon opération, j’étais très carriériste. Cela m’a fait revenir les pieds sur terre. La vie est belle ! Pensez toujours à ceux qui vous entourent car quand vous n’êtes pas bien ils ne le sont pas non plus. Nous sommes des éponges. Chaque jour qui passe est un jour de plus pour moi, donc du bonus. Je resterai toujours positif et comme je l’ai fait tatouer 4 mois avant mon opération : What doesn’t kill me makes me stronger !! (Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort!!)
1 Commentaires
Un témoignage émouvant à nouveau. C’est vrai qu’à la trentaine, on a bien toujours un petit coup de blues (surtout les filles, hein…) mais nous nous sentons encore un peu étrangers aux problèmes de santé pour la plupart d’entre nous. On se dit certes qu’on a vieillit mais qu’il nous reste encore plusieurs décennies devant nous. On n’imagine pas à quel point tout peut être chamboulé en si peu de temps. Un témoignage qui nous rappelle qu’il n’y a pas d’âge pour se pencher sur nos valeurs, plus tôt on les identifie et moins nous avons de risques de passer à côté de ce qui nous est essentiel. Je souhaite beaucoup de courage à Tony et pour le connaître personnellement, je sais qu’il n’en manque pas fort heureusement <3