Pierre a 40 ans. Entrepreneur depuis presque 15 ans, il a rencontré quelques embûches sur son parcours : le décès brutal de son meilleur ami au moment même où il s’apprêtait à créer son entreprise, une faillite évitée de justesse 5 ans plus tard, puis une blessure aux mains qui l’oblige à se mettre en arrêt le lendemain du déconfinement… Pourtant, malgré les épreuves, rien ne semble entacher son enthousiasme et son optimisme. Dans ce témoignage, il nous raconte comment son état d’esprit positif lui a permis de rester optimiste en toutes circonstances.

J : Bonjour Pierre, peux-tu te présenter brièvement à mes lecteurs ?

P : J’ai plusieurs activités, mais pour faire simple, on va dire que je suis à la fois éleveur de marques (je travaille avec les entrepreneurs pour développer leur marque) et je suis aussi producteur de films pour le cinéma et la télé.

J : De quelles expériences souhaites-tu nous parler aujourd’hui ?

P : Ces 10 dernières années, j’ai connu plusieurs épreuves dans mon parcours d’entrepreneur. Certaines d’entre elles ont mis à rude épreuve mon optimisme et mon enthousiasme. La plus importante a été le décès de mon meilleur ami, l’année de mes 30 ans, au moment où je voulais lancer ma boîte. On avait 30 ans tous les 2. On a mangé ensemble le dimanche. Je lui ai annoncé que j’allais créer mon entreprise et le lendemain il disparaissait dans un accident de voiture… Ensuite, il y a presque 5 ans, l’année de mes 35 ans, j’ai évité de justesse la faillite. Et plus récemment, je me suis blessé et je suis aujourd’hui en arrêt de travail. Ça ne m’était jamais arrivé !

J : Comment as-tu réagi face au décès de ton meilleur ami ?

P : J’étais dévasté. J’ai mis pas mal de temps avant de m’en remettre. Du coup, la création de ma société a pris beaucoup plus de temps que prévu. A l’époque, je ne me dis pas comment je vais surmonter ça car, de toute façon, j’ai pas tellement le choix. On a l’impression d’être éternels quand on a 30 ans et là, je réalise que finalement, on ne l’est pas. Ça m’a amené à me poser des questions telles que : Qu’est-ce que j’ai envie de faire sur cette Terre ? Qu’est-ce que j’apporte vraiment ? Qu’est-ce qui m’anime ? Qu’est-ce que j’ai vraiment envie de faire ? Qu’est-ce que j’ai envie de donner ? Si je dois partir comme ça du jour au lendemain, qu’est-ce que je laisse ? Voilà, c’est ça l’idée. C’est une sorte de projection à long terme que j’utilise maintenant dans l’accompagnement de mes clients en coaching. Aujourd’hui je le théorise, mais à l’époque je fais ça comme je peux…

J : Peux-tu nous parler de tes autres épreuves ?

P : 5 ans plus tard, j’ai frôlé la faillite. Comme beaucoup d’entrepreneurs, je suis un peu en roue libre. Je travaille beaucoup. Je ne maîtrise pas tout et il y a un grain de sable qui s’est glissé dans les rouages. En l’occurrence, plusieurs petits grains de sable sur différents rouages et la machine s’est emballée. Sur le coup, j’ai essayé de faire en sorte que ça se termine bien. Et finalement, aujourd’hui j’ai opéré le virage et ça roule. Je suis beaucoup plus aligné. Je sais exactement qui je suis, ce que je fais. Je sais pourquoi je le fais et ce que j’apporte aux autres. Dans toutes les épreuves il y a une forme d’apprentissage. On ne peut pas changer ce qui s’est passé mais on peut décider de comment le vivre. C’est la légende amérindienne des 2 loups. On décide d’alimenter 2 loups : l’optimiste ou le pessimiste. Celui qui gagne, c’est celui qu’on décide de nourrir. J’ai décidé de nourrir le loup optimiste. En ce moment, je suis en arrêt suite à ma blessure. Je revois mon système d’organisation. Je revois mon business. Je revois ma façon de voir les choses. Je revois mes priorités puisque je dois réduire mon temps de travail…

J : Quels sont les 3 grands points positifs que tu as tirés de ces expériences ?

P : J’ai beaucoup appris de ces différents événements. J’ai appris qu’on peut changer et que tout n’est pas ancré. Ensuite, qu’on décide les uns et les autres de la manière dont on veut vivre ces événements. On n’a pas la maîtrise des événements, de ce qui se passe autour de nous. Par contre, ce qu’on peut maîtriser c’est la façon dont on a envie de le vivre. Ça, c’est la 2ème chose. Et après, s’il y avait une 3ème chose, c’est de revenir à des choses basiques et élémentaires. Quels sont mes besoins primaires finalement ?

J : Si tu devais transmettre une seule leçon de vie à mes lecteurs, ça serait quoi ?

P : Si je dois en tirer un enseignement ou en tout cas des petites astuces que je pourrais donner c’est 1. de ne pas refuser ce qui se passe. Au contraire, plus on l’accepte vite et plus vite on va guérir ou en tout cas, plus vite on va avancer. On apprend beaucoup plus de ses échecs, de ses épreuves. J’ai jamais autant appris en tant qu’entrepreneur que le moment où j’ai failli faire faillite. J’ai dû me remettre en question. J’ai dû apprendre. J’ai dû changer ma vision des choses. Les épreuves nous obligent à dire : quel message je reçois ? Qu’est-ce que j’ai envie d’apprendre de ça ? Comment j’en sors grandi ? C’est dur quand on traverse un deuil, quand on est blessés ou diminués, mais c’est aussi pour moi un super moyen de garder la pêche et de faire en sorte de guérir un peu plus vite les choses. Sachant que ce n’est pas une question de vitesse. Ça fait 10 ans pour mon meilleur ami, mais il y a toujours un petit truc qui est là. C’est moins douloureux qu’il y a 10 ans, mais je n’oublie pas…

Pour résumer, ça serait :

  • 1. accepter,
  • 2. décider de vivre ça de manière positive,
  • 3. ne pas oublier l’apprentissage qu’on fait de ces épreuves.

J : Je sais que ça peut être douloureux de parler de tout ça. Je te remercie d’avoir accepté de le faire…

P : Merci à toi. C’est vrai que ce ne sont pas des sujets faciles ou évidents, mais ils font partie de la vie. On a un peu tendance à ne pas montrer ses zones d’ombre ou ses zones de faiblesse. Je pense, au contraire, qu’il faut en parler parce que ça permet à chacun de se construire. On n’est pas dans un magazine où tout est beau, tout est gentil. Ce n’est pas du cinéma, c’est la vie.

J : Brené Brown a écrit un livre Le pouvoir de la vulnérabilité qui rejoint ce que tu dis. Il y a aussi l’une de ses conférences sur Netflix qui s’appelle « Appel au courage » et qui traite du même sujet. C’est très intéressant. Je crois aussi qu’il faut accepter d’être vulnérables et de montrer le côté humain qu’il y a en chacun de nous.

P : Cette vulnérabilité, c’est finalement notre côté authentique. Aujourd’hui, cette authenticité c’est ce qu’on attend, que ce soit dans les relations personnelles ou dans les relations professionnelles. On attend des gens qu’ils nous parlent vrai. La vulnérabilité, ça fait partie de l’authenticité, de qui on est. N’ayons pas peur d’être qui on est.

N.B : notre échange du 1er juin 2020 a été réduit pour les besoins de l’article. Si vous souhaitez retrouver l’intégralité du témoignage de Pierre, je vous invite à regarder cette vidéo :

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3 Commentaires

  1. Bravo pour ce courage et cette volonté de s’en sortir. Cette ouverture du coeur est très généreuse et …authentique ! Merci pour cet article !

  2. Merci Patrick, Merci Fanny pour vos commentaires.

    Je suis ravi si mon témoignage vous parle et vous touche.

    Portez-vous BIEN.

    Pierre

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