Vous êtes nombreux à me confier que vos relations aux autres influencent énormément votre moral. Et mes précédents articles relatifs aux manipulateurs et aux personnes toxiques sont toujours parmi les plus lus chaque mois sur le blog. C’est un fait, nous ne sommes pas toujours bien entourés et que nous en ayons conscience ou non, notre entourage et la façon dont nous interagissons avec lui a un impact considérable sur nous ! Cette semaine, j’ai donc décidé de vous parler du célèbre Triangle de Karpman, un piège dans lequel chacun de nous peut tomber très facilement au quotidien, dans notre vie professionnelle comme personnelle. Il me semble en effet important de connaître le fonctionnement de ce jeu de pouvoir extrêmement énergivore afin de se préserver et d’éviter d’y participer inconsciemment. C’est ce que je vous propose de découvrir dans cet article.

Le Triangle de Karpman, c’est quoi ?

Le Triangle dramatique a été élaboré par Stephen Karpman en 1968. C’est le Dr Eric Berne, fondateur de l’Analyse Transactionnelle, qui l’a nommé Triangle de Karpman. Cette découverte a permis de compléter les travaux d’Eric Berne sur les jeux psychologiques. Il met en évidence 3 rôles dans les relations humaines : la victime, le bourreau et le sauveur. Chaque rôle a besoin des 2 autres pour exister et ceux-ci ne sont pas figés. Une personne peut endosser plusieurs rôles : victime dans le cadre professionnel, bourreau à la maison, par exemple ou passer d’un rôle à l’autre dans une même situation. Et savez-vous pourquoi nous jouons ces rôles ? Parce que nous en tirons des bénéfices inconscients ! Comme l’explique Stephen Karpman, la clé pour faire entrer quelqu’un dans le triangle est de trouver l’hameçon auquel il ne pourra résister. Celui-ci peut prendre la forme d’une critique, d’une pique, de taquineries et s’appuie toujours sur un point faible de l’adversaire.

 

Zoom sur les 3 rôles du Triangle de Karpman

La victime

La victime cherche un bourreau pour la persécuter ou un sauveur pour se faire prendre en charge et le rendre responsable de sa souffrance et de son bonheur. La posture de victime est donc bien confortable pour qui ne souhaite pas prendre ses responsabilités. Plaintive voire pleurnicharde, fragile (en apparence), passive et malheureuse, elle inspire sympathie et/ou pitié. Elle quémande l’attention des autres et n’hésite pas à les culpabiliser. Comment pouvez-vous allez bien alors qu’elle est si mal ? Qu’importe si vous avez travaillé comme des acharnés ou économisé depuis des années pour vous payer ce voyage dont vous rêviez, votre maison ou votre nouvelle voiture, elle vous dira que vous avez de la chance et elle non. On a tous rencontré des Caliméro dont la vie est vraiment trop injuste. J’ai longtemps été moi-même comme ça ! Malheureusement, la plainte continuelle et la victimisation empêchent de trouver des solutions. Une victime est trop occupée à se plaindre pour en chercher. Et cela renforce en plus sa croyance d’être incapable…

Exemple de paroles de victimes : “Pauvre de moi”, “Je ne m’en sortirai jamais seul”, “Tu es la seule personne à pouvoir m’aider/ me comprendre”, “Je n’ai jamais de chance”, “Ça ne sert à rien que je lui en parle. Je sais déjà ce qu’il va dire…” ou “Je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi”

Le bourreau (ou persécuteur)

Évidemment, il ne peut y avoir de victimes sans bourreaux… Méchant, cruel, violent, cassant, méprisant, irritable, colérique, aigri, le persécuteur peut juger, critiquer, insulter, dévaloriser, intimider et faire pression sur la victime. Il prend la brutalité verbale pour du pouvoir et est habituellement convaincu que les choses ne peuvent pas avancer sans avoir recours à la violence physique ou verbale. Bref, vous l’aurez compris, avec le bourreau, on fait plutôt dans les rapports de force. Bien souvent persuadé de détenir la vérité, il a aussi un grand besoin d’avoir raison, de s’affirmer et pourra même endosser le rôle du donneur de leçons. C’est généralement quelqu’un qui fait assez peur et qu’on évite de froisser ou de contrarier. On n’est parfois pas loin du tyran ! Il tend à transformer ses partenaires en persécuteurs pour créer des conflits ou en victimes pour les faire souffrir. Les bénéfices du persécuteur ? Évacuer et décharger sa négativité sur les autres, pardi et puis, n’oublions pas le sentiment de puissance que cette posture lui confère.

Exemple de paroles de bourreaux : “Tu ne feras jamais rien de bien”, “Comment peut-on être aussi stupide”, “Tu fais tout de travers !”, “Tout ça, c’est de ta faute” ou “Tu n’en serais pas là si tu m’avais écouté”

Le sauveur (ou sauveteur)

Ah le syndrome du sauveur et le besoin de voler au secours des autres sans même qu’ils le demandent. Le sauveur est perçu comme quelqu’un de bon, généreux, altruiste, protecteur et courageux… Des qualités qui lui donnent évidemment une image valorisante de lui-même et aux yeux des autres. Le rôle de bienfaiteur est plutôt flatteur et gratifiant. Jouer les sauveurs est bon pour l’ego et l’estime de soi ! Cela tombe bien puisque le sauveur a besoin de reconnaissance et de se sentir utile et aimé. C’est pourquoi, il sait se rendre indispensable. Plein de bonnes intentions, il console, réconforte, dispense ses bons conseils, fait les choses pour les autres et à leur place… Ce qui lui permet au passage de ne pas avoir à se focaliser sur ses propres problèmes. Mais à trop vouloir aider, il peut parfois aussi se montrer envahissant, infantiliser, étouffer voire même transformer l’autre en assisté. Il crée inconsciemment une dépendance car au fond de lui, il a également très peur de l’abandon.

Exemple de paroles de sauveurs : “Après tout ce que j’ai fait pour toi”, “J’ai fait ça pour toi”, “J’aimerais tellement te rendre heureux”, “Je me charge de tout”, “Je vais t’aider, ça va s’arranger” ou “Laisse-moi faire, je vais m’en occuper”

Comment rompre le triangle de Karpman ?

Comme le souligne Christel Petitcollin dans son passionnant ouvrage Victime, bourreau ou sauveur : comment sortir du piège ?, même si le jeu nous donne l’impression d’avoir été initié par l’autre, sans partenaire consentant, il n’est pas possible de jouer. Reconnaître que nous sommes partie prenante permet donc de changer la donne car si nous refusons de jouer, il n’y a plus de triangle ! Pour sortir du triangle dramatique, un travail sur soi est nécessaire. Réfléchissez à la ou les positions que vous avez tendance à adopter ainsi qu’aux rôles qui se jouaient dans votre famille quand vous étiez enfants. Essayez de repérer avec qui vous vous retrouvez dans cette relation triangulaire, dans votre environnement professionnel, amical ou familial. Quels sont vos besoins non satisfaits et quels sont ceux de l’autre personne ? Comment pouvez-vous les satisfaire sainement ?

Quelques pistes pour changer…

Si vous êtes bourreaux, l’apprentissage de la communication non violente vous sera d’une grande aide pour formuler vos besoins calmement. Identifiez vos sources de frustration et prenez soin de vous au lieu de décharger votre agressivité sur les autres. Si vous êtes victimes, il est temps de vous rendre compte que les solutions sont à l’intérieur de vous et d’ arrêter de subir votre vie. Prenez confiance en vous. Vous êtes tout à fait capables de faire les choses par vous-mêmes. Si vous avez besoin d’un coup de pouce, mon challenge 30 jours pour positiver et là pour ça. Je me ferai un plaisir de vous accompagner (et non de faire à votre place !). Enfin, si vous vous reconnaissez dans le rôle du sauveur, vous pouvez continuer à aider, mais pour commencer, attendez qu’on sollicite votre aide. N’oubliez pas non plus qu’aider ne signifie pas tout prendre en charge à la place des autres. L’idée n’est pas de rendre dépendant mais d’accompagner l’autre vers l’autonomie.

Pour aller plus loin

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Challenge 30 jours pour positiver - Blog Etre optimiste

Pour conclure

Alors, connaissiez-vous le Triangle de Karpman ? Vous êtes vous reconnus dans certains des rôles décrits ? Je sais combien les relations toxiques, les conflits, les malentendus, la mauvaise communication peuvent pomper de l’énergie au quotidien. Et je ne vous parle même pas des périodes de rumination qui s’ensuivent… C’est pourquoi, j’espère sincèrement que cet article vous aura été utile. N’oubliez pas que vous avez le pouvoir de sortir de ce schéma toxique à tout moment si vous y êtes entrés. Mais j’aime autant vous prévenir : vos anciens petits camarades de jeu risquent de ne pas apprécier voire même de mal le vivre dans un 1er temps. Maintenant que vous connaissez leur fonctionnement, tenez bon et prenez de la distance si nécessaire. Si vous ne mordez plus à leurs appâts, ils finiront par laisser tomber et trouver d’autres personnes pour jouer avec eux !




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Crédit photo : Photo créé par wayhomestudio – fr.freepik.com

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