“Ne remets pas à demain ce que tu peux faire le jour même.” Tout le monde connaît cet adage, non ? Pourtant en 2019, 85% des Français ont déclaré être concernés par la procrastination. Un phénomène bien plus répandu qu’on pourrait le croire et qui a même sa journée mondiale, le 25 mars. Qui n’a pas déjà attendu le dernier jour pour remplir sa déclaration d’impôt ou reporté le moment de faire sa comptabilité, désencombrer sa maison ou se remettre au sport ? Je plaide coupable ! Mais procrastiner peut aussi nous faire passer à côté de notre vie. Et être incapables de se lancer ou de mener à terme des projets importants nuit à notre épanouissement et engendre culpabilité, anxiété, stress et dévalorisation. C’est une problématique à laquelle je me suis maintes fois retrouvée confrontée depuis que j’ai décidé d’écrire mon 1er livre l’année dernière. Dans cet article, j’aimerais donc vous partager certaines découvertes qui, je l’espère, vous aideront à arrêter de procrastiner et passer à l’action, si vous vous sentez concernés par ce sujet.

Procrastiner, ça veut dire quoi ?

Le terme procrastination vient du latin procrastinatio qui signifie “délai”, “ajournement”.
Il désigne le comportement qui consiste à toujours reporter, remettre au lendemain, différer des tâches qui pourraient être accomplies le jour même. Procrastiner, c’est retarder volontairement et inutilement une action prévue tout en sachant que ce retard peut nuire à la qualité de la tâche à effectuer, à notre bien-être ou à notre réussite professionnelle. Mais contrairement aux préjugés qui l’assimilent à une simple flemme, de la fainéantise, un manque de volonté, de confiance en soi ou d’organisation, il s’agit en réalité d’un phénomène comportemental complexe, issu de causes diverses et variées et pouvant se manifester sous différentes formes. Et parce que je trouve qu’il illustre à merveille tout ce qui peut passer par la tête d’un procrastinateur chronique, je vous mets ci-dessous le court-métrage “Procrastination” réalisé en 2007 par Johnny Kelly (moins de 5 minutes) :

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Pourquoi procrastine-t-on ?

Des prédispositions génétiques

Selon une étude publiée en 2014, menée auprès de 181 paires de jumeaux monozygotes (vrais jumeaux qui partagent l’intégralité de leurs gènes) et 166 paires de jumeaux dizygotes (faux jumeaux qui partagent 50% de leurs gènes), la procrastination aurait, en partie, des origines génétiques. D’après cette enquête, il s’est, en effet, avéré que lorsque l’un des deux jumeaux monozygotes était procrastinateur, l’autre l’était également, ce qui n’était pas forcément le cas chez les jumeaux dizygotes. D’autre part, une autre étude datant de 2019 fait également état d’une inégalité hommes-femmes en termes de procrastination qui s’expliquerait par un niveau plus élevé de dopamine dans le cerveau chez certaines femmes.

Des causes psychiques

Le fait de procrastiner peut également être lié à un manque de confiance en soi ou en ses capacités, à une faible estime de soi ou encore être le fruit d’un perfectionnisme poussé à l’extrême. Eh oui, placer la barre trop haut ou avoir un niveau d’exigence très élevé peut vous inciter inconsciemment à ne pas essayer du tout ! Et si malgré votre constante recherche de perfection vous avez réussi à vous lancer, gare à vous : vouloir trop bien faire peut aussi vous empêcher de terminer ce que vous avez commencé… En plus de cela, c’est un cercle vicieux car plus vous procrastinez, moins vous réalisez vos objectifs et plus vous avez de risques de vous sentir nuls ou incompétents.

Un mécanisme de défense inconscient

Peur du jugement des autres, d’être rejetés, de ne pas être à la hauteur, d’échouer, du changement, de perdre le contrôle, d’être ridiculisés ou même de réussir… Nombreuses sont les peurs inconscientes qui peuvent freiner voire bloquer le passage à l’action. Comme l’explique la thérapeute Audrey Mellac, “procrastiner est une protection pour nous empêcher de vivre quelque chose perçu comme dangereux par notre système nerveux car cela l’a été un jour dans notre vie.” En vertu de vos expériences passées, si votre système nerveux perçoit une situation comme une menace, il fera tout pour vous maintenir dans votre zone de confort afin d’assurer votre survie. Même si, en réalité, ce quelque chose peut être épanouissant pour vous. Voilà pourquoi, vous pouvez vous trouver en incapacité d’agir (figement), avoir du mal à vous concentrer ou céder au chant des sirènes : Netflix, YouTube, Facebook, Google, Instagram ou Pinterest (fuite).

L’ampleur et/ ou la difficulté de la tâche à accomplir

Les recherches menées par le chirurgien et neurobiologiste français, Henri Laborit, ont permis de montrer que le cerveau humain, par instinct de survie, avait tendance à rechercher le plaisir et donc à fuir le stress, les problèmes et la douleur. Rien d’étonnant à ce que nous privilégions inconsciemment les activités rapides, faciles ou amusantes, nous procurant une gratification immédiate au détriment de celles, jugées pénibles, compliquées, ennuyeuses ou ingrates, qui nous demandent un investissement en temps et en énergie plus conséquent ou dont les résultats sont incertains. Pour peu qu’en plus la tâche à réaliser soit trop vaste ou manque de clarté et on aura tôt fait de la trouver insurmontable et de se décourager avant même de s’y être attelés.

Un problème d’échéance

Une deadline trop éloignée dans le temps peut aussi être problématique pour passer à l’action. C’est ce que révèle une autre étude menée fin 2021 et publiée dans Economic Inquiry. Au cours de cette expérience, les participants ont été invités à répondre à un sondage en ligne dans le cadre duquel un don était versé à une organisation caritative. Ceux-ci disposaient soit d’une semaine, soit d’un mois, soit d’aucun délai pour y répondre. L’absence de délai et le délai d’une semaine sont ceux qui ont obtenu le plus grand nombre de réponses précoces. Et contrairement à ce que j’aurais pensé, le plus grand nombre de réponses a été enregistré lorsqu’aucun délai n’était spécifié. Quant au délai d’un mois, plus long, il semble donner aux gens la permission de tergiverser voire de passer à autre chose et d’oublier de terminer la tâche.

Comment arrêter de procrastiner ?

Listez les tâches, projets ou actions que vous avez tendance à remettre à plus tard. Vous y retrouverez peut-être des points communs et cela peut être utile pour mieux comprendre votre fonctionnement. Fixez-vous aussi des objectifs SMART et suivez le conseil de Mark Twain : “Le secret pour commencer, c’est de découper les tâches complexes et trop importantes en petites actions facilement réalisables. Puis d’entreprendre la première.” Rien de tel que la méthode des petits pas ! Et si ça bloque toujours, L’EFT (Emotional Freedom Technique), les TCC (thérapies comportementales et cognitives), un accompagnement avec un(e) coach formé(e) en PNL (Programmation neuro-linguistique), en neurosciences et/ ou à la Théorie polyvagale ou encore l’hypnose, par exemple, pourront grandement vous aider. Mon partenaire Psychonaute (plateforme en ligne d’autohypnose) a d’ailleurs un module entier consacré à la motivation et au passage à l’action. Et grâce à mon lien partenaire, vous pouvez tester gratuitement la plateforme ainsi que tous ces contenus durant 30 jours.

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Pour aller plus loin

Pour conclure

“Lorsque nous remettons à plus tard la réalisation de nos objectifs, nous remettons en fait notre vie à plus tard.” Cette phrase de l’auteur Timothy A. Pychyl m’a beaucoup parlé. Nous avons tous, en effet, une quantité limitée de temps à vivre en venant au monde. Cela fait partie du “jeu” en quelque sorte. C’est aussi ce qui fait du temps l’une de nos ressources les plus précieuses et, à ce titre, il est tellement important que nous apprenions à ne pas le gaspiller. Nos vieilles habitudes bien ancrées sont difficiles à changer. Personnellement, je sais pertinemment que cela me demandera des efforts soutenus et réguliers pour ne plus tomber dans les travers de la procrastination, mais n’est-ce pas finalement le passage obligé pour vivre sa vie pleinement et sans regrets ? J’espère sincèrement que mon article vous aura aidé à y voir plus clair et donné des pistes pour mieux vous comprendre. N’hésitez pas à me partager votre propre expérience en me laissant un petit commentaire.

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Sources

Sondage Les Français et la procrastination, février 2019
Le site CNRTL
Etude Genetic Relations Among Procrastination, Impulsivity, and Goal-Management Ability: Implications for the Evolutionary Origin of Procrastination, Daniel E. Gustavson, Akira Miyake, John K. Hewitt, Naomi P. Friedman, 2014
Livre J’arrête de procrastiner, 21 jours pour changer de Diane Ballonad-Rolland
Livre Solving the Procrastination Puzzle: A Concise Guide to Strategies for Change de Timothy A. Pychyl
Etude Procrastination and the non-monotonic effect of deadlines on task completion, Stephen Knowles, Maroš Servátka,Trudy Sullivan, Murat Genç, 2021



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Crédit photo : photo créé par wayhomestudio – fr.freepik.com.

1 Commentaires

  1. Bonjour,

    Un très bon article, bien documenté qui devrait donner déjà quelque piste de travail aux lecteurs.
    Bien souvent le cerveau est plus attirer par la récompense immédiate. Il y a différentes étapes a réaliser afin de sortir de la procrastination de façon durable.

    Au plaisir de vous lire à nouveau.

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