Je vous ai déjà parlé à plusieurs reprises sur le blog du rôle de nos émotions sur notre santé physique et mentale. Et bien, sachez que celles-ci jouent aussi un rôle non négligeable sur votre poids… Je suis sûre que ça vous est déjà arrivé d’avoir un petit coup de mou ou de stress, de vous sentir seul ou désœuvré et de vous “venger” sur la raclette, la pizza 4 fromages, le paquet de gâteaux, de bonbons ou d’autres friandises, le pot de pâte à tartiner ou encore la tablette de chocolat, non ? Allez, que celui ou celle qui ne l’a jamais fait me jette la 1ère pierre, hein ! Parce qu’ils peuvent être à l’origine d’un profond mal-être au quotidien mais aussi d’une chute de l’estime de soi, j’ai décidé, dans cet article, de m’intéresser plus en détail aux fameux kilos émotionnels. Vous y trouverez aussi une interview vidéo de Maurianne Raillier, diététicienne-nutritionniste spécialisée dans la prise en charge des troubles du comportement alimentaire et la perte de poids et co-fondatrice de Feeling Food, qui a gentiment accepté de répondre à toutes mes questions sur le sujet.
Qu’est-ce que les kilos émotionnels ?
D’après le Dr Stéphane Clerget, auteur de l’ouvrage Les Kilos émotionnels : comment s’en libérer, “Les kilos émotionnels sont des kilos acquis, des prises ou des pertes de poids provoquées par des raisons émotionnelles récentes ou inscrites plus profondément en nous, remontant parfois à notre enfance.” Ils nous concernent tous sans distinction d’âge ou de sexe : enfants, adultes, hommes ou femmes et résultent de l’alimentation émotionnelle (ou stress eating). En gros, c’est lorsqu’on mange, non pas par faim mais en réponse à une émotion (agréable ou inconfortable). On peut manger, par exemple, quand on s’ennuie, quand on est en colère, triste, contrarié, fatigué, stressé, anxieux, mais aussi excité ou joyeux. Comme le souligne Maurianne Raillier, co-fondatrice de Feeling Food, manger ses émotions, c’est normal et naturel. Tout le monde le fait et ce n’est absolument pas un problème. Cela devient problématique lorsque c’est récurrent, culpabilisant, automatique et que ça n’apporte pas le réconfort escompté.
Comment les émotions impactent notre poids ?
Notre état émotionnel modifie notre comportement alimentaire en termes de quantité et de qualité. En proie à nos émotions, on se tourne souvent vers la nourriture grasse et calorique, sucrée ou vers des aliments réconfortants (ou aliments doudou) pour le plaisir régressif et le sentiment de bien-être et de sécurité qu’ils procurent. Eh oui, les aliments riches en sucre et glucides stimulent la production de sérotonine, l’hormone de la bonne humeur, et possèdent des vertus anxiolytiques. Et les aliments sucrés activent aussi le circuit de la récompense ! Selon les individus, l’appétit va réduire ou au contraire augmenter en fonction des émotions. Certains pourront ainsi se réfugier dans la nourriture pour oublier leurs soucis, l’ennui, la solitude, combler un vide, un manque, calmer le stress ou les angoisses… Et ce n’est pas tout puisque nos émotions influencent également notre activité physique (et par conséquent nos dépenses énergétiques) ainsi que le stockage des graisses. Chez certaines personnes, celui-ci va être favorisé alors que pour d’autres (les veinardes !), il sera entravé.
Les mécanismes inconscients qui influencent notre alimentation
On croit souvent qu’il ne s’agit que d’une question de volonté et de mental pour perdre du poids, mais tous les jours, votre inconscient influence vos décisions… Selon les études, 75 à 95% de nos comportements seraient ainsi gérés par notre inconscient. Ce n’est pas rien ! Et si ce dernier cherche à vous faire grossir, c’est simplement parce qu’il croit que c’est pour votre bien. Comme l’explique Pascale Faure-Vincent, notre cerveau archaïque active le programme de stockage des graisses quand il ressent un besoin de faire des réserves ou de se protéger de l’extérieur. C’est un mécanisme de survie du corps et, que vous le vouliez ou non, les programmes de survie sont prioritaires. A cela s’ajoutent nos différentes blessures émotionnelles : conscientes, refoulées ou que l’on croit guéries mais ne le sont pas… Les carences affectives, pour ne citer qu’elles, peuvent engendrer des troubles alimentaires et un surpoids.
5 pistes pour se libérer des kilos émotionnels
1. Soyez à l’écoute de votre corps
Comme le rappelle Maurianne Raillier, “ce n’est pas tant l’assiette qui compte quand on mange, mais pourquoi on mange.” Il me semble en effet extrêmement important d’être à l’écoute de notre corps, de nos besoins et de ce que l’on ressent quand on a envie de manger. Est-ce vraiment de la faim ou plutôt un besoin émotionnel que vous essayez de satisfaire ? Est-ce un élément particulier qui a déclenché la sensation de faim ? Percevez-vous quand votre corps arrive à satiété ? Je vous suggère de tenir un journal pour quelques semaines. Écrire permet de prendre du recul sur les émotions qui vous traversent. Cela permet aussi de mieux comprendre comment vous fonctionnez et d’identifier les mécanismes inconscients qui vous poussent à manger.
2. Apprenez à accueillir vos émotions
Souvent, les gens qui ont le plus besoin d’alimentation réconfort n’ont simplement pas appris à accueillir leurs émotions. Et c’est le cas de beaucoup d’entre nous ! Et pour cause, dans les sociétés occidentales, quand les émotions sont désagréables, au lieu de les accueillir avec bienveillance et d’écouter leur message, nous tentons de les réprimer pour ne pas les ressentir, les voir ou ne pas les montrer aux autres. En réalité, la meilleure attitude que vous puissiez adopter est d’apprendre à accepter votre émotion, quelle qu’elle soit, totalement et sans jugement. C’est seulement comme ça qu’elle peut disparaître. Quand une émotion provoque un mal-être en vous, c’est le signe que l’un de vos besoins n’est pas satisfait. Il vous faut identifier lequel.
3. Diversifiez les sources de plaisir
Si l’alimentation émotionnelle n’est pas foncièrement malsaine, il est toutefois essentiel de trouver des sources de réconfort, de bien-être, de satisfaction et de plaisir autres que la nourriture (en remplacement ou en complément). Et je vous rassure, il n’y a pas que le gras et le sucre qui permettent de stimuler vos hormones du bonheur. Faire du sport, écouter de la musique, rire, faire des câlins, méditer, se balader, par exemple, sont autant d’activités qui font aussi très bien le job pour ça !
4. Trouvez d’autres modes d’apaisement
Parfois, on mange tout bonnement parce qu’on ne sait pas comment gérer autrement nos angoisses, notre stress ou notre anxiété. D’autres méthodes comme se reconnecter à la nature, la pratique de la cohérence cardiaque, la méditation de pleine conscience peuvent vous aider à vous apaiser. Selon vos goûts, vous pouvez aussi colorier, peindre, lire, faire des puzzles, bricoler, coudre, écrire dans un journal… A vous de tester et trouver ce qui vous correspond le mieux.
5. Prenez du temps pour vous
Vous avez l’habitude de toujours faire passer les autres avant vous ? Vous reléguez systématiquement vos besoins au second plan ? Vous culpabilisez à mort à l’idée de vous offrir des petits moments de détente et de plaisir en solo ? C’est pourtant super important également de prendre soin de soi pour éviter d’être tenté de chercher le réconfort dans votre assiette. Je sais que pour certains d’entre vous, c’est dur, très dur même mais faites l’effort et obligez-vous à prendre 5 à 20 minutes de pause par jour, rien que pour vous et surtout sans culpabiliser. Vous le méritez !
Quelques livres sur les kilos émotionnels
- Les Kilos émotionnels : comment s’en libérer du Dr Stéphane Clerget
- Faites sauter les verrous qui vous empêchent de maigrir : Pour en finir avec les kilos émotionnels de Patrick Serog et Roseline Lévy Basse
- Mon cahier Kilos émotionnels de Johanne Averdy
- Perte de poids ? Le déclic émotionnel de Pascale Faure-Vincent
Pour aller plus loin
Plus qu’un livre, vous ressentez un réel besoin d’être écouté, compris et accompagné dans votre démarche de perte de poids ? Découvrez Feeling Food, l’accompagnement diététique et holistique en ligne créé par Aline Couquet et Maurianne Raillier.
> Cliquez ici pour en savoir plus sur la méthode Feeling Food
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Pour conclure
Si certes, ce n’est pas le poids qui s’affiche sur notre balance qui nous rendra heureux ou pas, vous l’aurez compris, notre relation à la nourriture peut par contre en dire long sur notre état intérieur (pensées et émotions). En ce sens, la bonne nouvelle, c’est que nos habitudes alimentaires peuvent elles aussi nous donner matière à travailler sur nous et à mieux nous connaître, notamment en termes de besoins. Et je ne le répéterai jamais assez, la connaissance de soi, c’est primordial pour vivre une vie heureuse et épanouie. J’espère que cet article vous aura donné des pistes pour être plus à l’écoute de vous-même et des messages si précieux que vous transmettent vos émotions chaque jour. Et puis, surtout on déculpabilise, OK ? Comme le rappelle à juste titre Maurianne : “N’ayez pas peur de vos émotions. Elles sont normales et, même si vous avez besoin de les manger, ce n’est pas catastrophique. Il existe d’autres façons d’accueillir ses émotions, mais l’alimentation peut aussi en être une et il n’y a rien de mal à cela.”
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Sources
Article L’alimentation doudou, c’est quoi ?
Article Faim ou envie : savoir s’y retrouver
Livre Les Kilos émotionnels : comment s’en libérer du Dr Stéphane Clerget
Livre Faites sauter les verrous qui vous empêchent de maigrir : Pour en finir avec les kilos émotionnels de Patrick Serog et Roseline Lévy Basse
Livre Mon cahier Kilos émotionnels de Johanne Averdy
Livre Perte de poids ? Le déclic émotionnel de Pascale Faure-Vincent
Crédit photo : Depositphotos.
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