La blessure d’abandon est considérée comme une blessure émotionnelle universelle car la plupart d’entre nous en souffre (parfois sans le savoir). Elle fait d’ailleurs partie des 5 blessures qui empêchent d’être soi-même recensée par Lise Bourbeau dans son best seller du même nom. Elle provient très souvent de l’enfance, mais elle peut aussi se manifester plus tard au cours de notre vie. Si j’ai décidé de t’en parler aujourd’hui, c’est parce qu’elle est susceptible de ressurgir à n’importe quel moment, pour peu que tu sois confrontée à une situation qui ravive ta blessure originelle. Particulièrement si celle-ci n’a jamais été soignée… Et elle peut surtout engendrer des troubles dans tes comportements et/ou tes relations qui te pèsent et t’empêchent d’avoir une vie sereine, heureuse et épanouie. Mais tu le sais : pas de fatalité, n’est-ce pas ? Si tu portes en toi cette blessure, il te sera utile de comprendre d’où elle vient et la façon dont elle se manifeste. Alors, je te dis tout dans cet article !

D’où vient la blessure d’abandon ?

Une blessure d’abandon se forme suite à un abandon réel ou à un événement ressenti comme tel. Il peut s’agir, par exemple, d’un traumatisme lié à la naissance, du divorce des parents, du décès d’un être cher, d’un père ou une mère narcissique, froid(e), distant(e), absent(e), malade et/ou hospitalisé(e), de maltraitance infantile et/ou du manque de protection de l’un des parents, d’une rupture amoureuse (y compris les premières amours)… Et, selon la sensibilité des enfants, des expériences totalement anodines aux yeux d’adultes comme un séjour en colonie de vacances, une nuit passée chez papy/ mamie, l’internat ou encore l’arrivée d’un nouveau membre dans la fratrie peuvent aussi être à l’origine d’une blessure d’abandon.

Le lien avec la théorie de l’attachement

La théorie de l’attachement a été développée initialement par le psychiatre John Bowlby et la psychologue Mary Ainsworth dans les années 1950. Pour faire court et simple, il existe 4 styles d’attachement : l’attachement sécure (ou sécurisant), le plus courant heureusement, et 3 types insécures (ou insécurisants) : l’attachement évitant, l’attachement anxieux (ou ambivalent) et l’attachement désorganisé. Si l’enfant a grandi en construisant des liens insécures avec ses figures d’attachement (souvent les parents) parce qu’il a subi de la négligence, du rejet, des séparations ou s’il a été surprotégé, par exemple, son insécurité se ressentira dans ses futures relations : conjoints, amis, enfants… La blessure d’abandon est généralement le signe d’un style d’attachement insécure.

7 signes caractéristiques de la blessure d’abandon

1. L’insécurité

Les personnes souffrant de la blessure d’abandon ont tendance à manquer de confiance en elles et à rechercher une validation extérieure car elles ont du mal à faire confiance à leurs propres opinions et ressentis. La plupart du temps, elles perçoivent le monde extérieur comme dangereux. Elles peuvent donc se sentir facilement vulnérables face à des situations nouvelles, stressantes ou dans un environnement inconnu.

2. La peur de perdre ses proches

Elles sont terrifiées à l’idée de perdre les gens qui comptent le plus pour elles. Elles ont peur que leurs proches les quittent, les rejettent, les abandonnent ou meurent. Cette anxiété peut les rendre maladivement jalouses, suspicieuses ou inquiètes sans que ça soit forcément justifié. Elles ont constamment besoin d’être rassurées quant à l’amour qu’on leur porte. T’imagines même pas l’état d’anxiété que peut déclencher un “vu” sans réponse…

3. Un attachement trop rapide

En règle générale, elles s’attachent vite et profondément, même si elles connaissent peu leur partenaire ou que leur histoire sent l’échec à plein nez : l’autre ne veut pas s’engager, est déjà en couple, vient tout juste de se séparer, vit loin ou déménage à des kilomètres… Elles sont sujettes à la dépendance affective et ont tendance à se retrouver dans des relations toxiques et abusives. Pourtant, elles préfèrent souvent les maintenir par crainte de se retrouver seules (mais c’est inconscient tout ça, elles ne sont pas maso hein).

4. Une faible estime de soi

Les gens portant une blessure d’abandon ont souvent l’impression d’être invisibles, de ne pas être intéressants, de ne pas être “assez”, de ne pas être aimables, de ne pas compter pour les autres ou pire qu’ils ne valent rien. Un manque d’estime de soi qui les pousse à croire qu’ils ne sont pas dignes d’être aimés, soignés, respectés ou qu’ils ne peuvent l’être que sous certaines conditions (s’ils sont sympa ou font plaisir aux autres, notamment).

5. Des troubles de l’engagement

Par peur d’être abandonnées à nouveau, les personnes ayant une blessure d’abandon peuvent éviter consciemment ou inconsciemment de s’engager. Elles peuvent, par exemple, saboter leurs relations en quittant systématiquement l’autre en premier (surtout si la relation semble devenir sérieuse ou que l’autre les aime et les respecte), multiplier les relations ou fréquenter la même personne mais sans jamais exprimer des attentes claires vis-à-vis de la relation.

6. Des difficultés à faire confiance

La blessure d’abandon génère souvent un manque de confiance envers les autres. Les personnes qui en souffrent pensent très souvent devoir tout faire elles-mêmes car elles s’imaginent ne pas pouvoir faire confiance aux autres ou compter sur eux. Dans des cas extrêmes, elles peuvent carrément se détacher des autres et adopter un comportement d’ermite pour éviter toute déception dans le futur.

7. L’hypersensibilité à la critique et aux conflits

C’est probablement l’un des signes les plus évidents d’une blessure d’abandon. Et c’est, encore une fois, la peur du rejet qui se cache derrière cette peur viscérale d’être critiquées ou d’entrer en conflit avec les autres… C’est pourquoi, même une petite critique peut être extrêmement mal vécue et suffire à tirer la sonnette d’alarme dans leur esprit.

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Pour conclure

Si tu t’es reconnue dans ces lignes, tu as probablement vécu un abandon (ou une situation que tu as perçu comme tel) à une époque où tu étais trop jeune et démuni pour y faire face. C’est mon cas également alors ne vois aucun jugement dans mon article. J’espère qu’il t’aura aidée à y voir plus clair et à identifier l’événement à l’origine de ta blessure. Si ce traumatisme n’a pas été traité, si tu n’en as jamais parlé ou verbalisé ce que tu as ressenti, toutes les situations du quotidien qui ravivent ces souvenirs douloureux sont susceptibles de provoquer une intense tristesse. Eh oui, car lorsque ton enfant intérieur se réveille, tu réagis de façon immature et complètement démesurée… Tu peux te sentir subitement dévastée et même sombrer dans un épisode dépressif sans comprendre pourquoi. Alors, on ne plaisante pas avec ça, OK ? Identifier la source de ton mal-être, c’est la 1ère étape pour le surmonter. N’hésites surtout pas à te faire accompagner par un thérapeute si besoin.

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2 Commentaires

  1. Très bon article Julie !

    J’ai moi-même vécu cette peur. Le plus remarquable était en lien avec mon père. Je cjerchais son attention par tous les moyens pour qu’il reconnaisse ma valeur. Je me sesntais « petit » lorsque j’étais en face de lui.

    Pour y remédier, j’ai dû faire le « travail » pour retrouver ma valeur au delà de ce que’il pensait de moi. Retrouver mon estime de moi comme tu le disais.:)Je me suis senti de plus en plus libéré tout au long de ce parcours !

    Je pense que ton article est d’utilité publique !

    A très bientôt,

    Rahner.

  2. Merci beaucoup Rahner pour ton commentaire. Je crois que nous sommes nombreux à avoir chercher la reconnaissance de nos parents ou celle de quelqu’un d’extérieur pour nous valoriser, alors que, comme tu le soulignes à juste titre, c’est à nous de faire le travail pour prendre conscience de notre valeur et ne plus dépendre du jugement des autres. Pas toujours simple, j’en conviens, mais très libérateur ! Au plaisir.

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