Non, la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Elle nous réserve chaque jour son lot de surprises, plus ou moins agréables à expérimenter. Quel que soit notre âge, nous avons tous déjà traversé des événements difficiles. Pour autant, tout le monde ne réagit pas de la même façon face à l’adversité. Quand certains forcent l’admiration par leur capacité de résilience, d’autres optent pour la victimisation“Pourquoi moi ?”, “Qu’est-ce que j’ai bien pu faire pour mériter ça ?”, “C’est pas juste !”, “Je n’ai jamais de chance.”, « Ça n’arrive qu’à moi !”, « Personne ne m’aime », « Personne ne s’intéresse à moi »… Ils sont passés maîtres dans l’art de se plaindre, râler ou se victimiser et endossent inlassablement le rôle de l’éternelle victime. Cela porte d’ailleurs un nom : le syndrome de Calimero et j’en ai longtemps souffert moi-même. 30 ans pour être exacte ! Et c’est justement pour partager mon expérience sur le sujet avec vous que j’ai voulu rédiger cet article aujourd’hui.



Pourquoi on se victimise ?

Comme le souligne Saverio Tomasella, se sont souvent des souffrances bien réelles vécues dans l’enfance ou l’adolescence, non guéries, non reconnues ou non exprimées qui se cachent derrière ces apparentes jérémiades. Il semblerait donc que ce soit plutôt l’enfant intérieur blessé qui s’exprime par ce moyen. Le petit enfant inconsolable qui a pu subir des humiliations, un abus et ne pas avoir été reconnu en tant que victime ou des parents trop durs qui ne lui accordaient pas leur confiance ou le réprimandaient sans explications. Peut-être a-t-il été le bouc émissaire à l’école ou au sein de sa famille ou s’est-il senti incompris, négligé, rejeté par un parent non disponible pour accueillir sa souffrance, trop accaparé par son travail ou l’arrivée d’un nouvel enfant ou encore à la suite d’un favoritisme pour un autre membre de la fratrie… Une chose est sûre, la blessure d’injustice est très présente. Faire la victime ne serait-ce pas finalement qu’une façon maladroite d’exprimer un grand besoin d’attention, d’être entendus, réconfortés, rassurés et aimés ?

Comment reconnaître l’auto-victimisation ?

Voici une liste de comportements que j’ai pu observer chez les gens qui ont tendance à se victimiser (y compris moi !). Ceci a pour but de vous aider à ouvrir les yeux sur votre propre attitude. N’y voyez aucun jugement de ma part si vous vous retrouvez dedans car, moi aussi, j’ai fait tout ça par le passé. En “mode victime”, on a tendance, souvent inconsciemment, à rendre les circonstances extérieures ou les autres responsables de ce qui ne va pas dans notre vie. Nous les jugeons, les blâmons ou les critiquons parce qu’ils ne font pas ce que nous attendons d’eux. Fréquemment, nous allons nous plaindre d’avoir des problèmes, mais, concrètement, nous ne faisons rien (ou pas grand-chose) pour y remédier. Bien évidemment puisque nous sommes aussi défaitistes… Pourquoi diable essayer quelque chose puisque ça ne changera rien ? Alors, comme nous avons l’impression de n’avoir aucun pouvoir sur les événements, nous préférons nous lamenter et nous apitoyer sur notre triste sort.
Devenir responsable de sa vie - Citation de Jack Canfield

3 raisons de sortir de la plainte continuelle

Vous faites le vide autour de vous

Quand vous vous plaignez, il est possible que vous attiriez la sympathie et l’empathie des personnes autour de vous. Elles vous donnent du temps, de l’attention, de l’affection. Mais, je vais vous dire une bonne chose : votre entourage finira tôt ou tard par se lasser !  Soyons honnêtes, on ne se sent pas bien en présence de quelqu’un qui n’est jamais satisfait. C’est épuisant au quotidien. Non seulement les lamentations incessantes et répétitives tapent sur le système, mais elles pompent aussi énormément d’énergie. Ne soyez donc pas étonnés si les gens prennent de la distance avec vous…

Ça ne vous rend pas épanouis

En vous victimisant, vous vous auto-alimentez constamment de négatif. Vous êtes tellement focalisés sur les difficultés de votre vie, que vous ne voyez ni ne cherchez d’issues potentielles à vos problèmes. Vous vous sentez impuissants et restez dans la passivité et l’inaction, persuadés que, de toutes façons, rien ne marchera. Attention, je ne suis pas en train de vous dire de ne plus en parler du tout ni de refouler vos émotions. Bien sûr que ça fait du bien de se confier, mais quitte à verbaliser vos contrariétés aux autres, autant essayer de trouver des solutions, non ?

Vous subissez votre vie et les événements

Arrêtez de chercher des excuses ou des coupables à blâmer pour tout ce qui vous arrive. N’attendez pas des autres qu’ils viennent vous sauver. Si vous n’êtes pas satisfaits de votre vie actuelle, c’est à vous qu’il appartient de la faire évoluer. Il n’est jamais trop tard pour vous en rendre compte et agir. Si vous voulez vivre pleinement et sans regrets et surtout comme vous l’entendez, vous n’avez pas le choix… Vous devez accepter de prendre l’entière responsabilité de votre vie, sans quoi vous laissez l’opportunité aux autres de la diriger à votre place.

Comment reprendre le pouvoir sur votre vie ?

Il y a 2 étapes importantes à franchir pour arrêter de se victimiser. La 1ère est la conscientisation, c’est-à-dire prendre conscience de votre tendance à vous mettre en position de victime. La seconde est d’avoir vraiment envie de changer. C’est très dommage pour elles, mais certaines personnes resteront à vie dans leur rôle de victime. Pour quelle raison ? Parce que c’est une situation connue donc quelque part plus “confortable”, même si, elle n’est pas épanouissante. C’est un fait : le changement et l’inconnu font peur. C’est humain et surtout très instinctif. Et puis, parfois nos habitudes sont aussi bien ancrées. C’est pourquoi, sortir de la victimisation demande du travail sur soi pour comprendre sa façon de fonctionner et de la persévérance. Mais, rassurez-vous, c’est tout à fait possible, seuls ou avec l’aide d’un thérapeute ou d’un coach si vous sentez que ça bloque.

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